Hircus : de la laine éthique ?

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L’année dernière, je vous avais fait une sélection de pulls chauds pour l’hiver avec plusieurs modèles en laine et cachemire car, si je n’achète ni cuir, ni fourrure, il m’arrive encore d’investir dans des pièces en laine. J’ai reçu quelques mails par la suite pour souligner le fait que porter de la laine ce n’est pas vegan et que cela implique de la souffrance animale.

On est d’accord : un pull en laine n’est pas vegan puisque la laine provient d’un animal, mais j’aimerais creuser la question de la souffrance animale.

Si j’ai envie de lancer cette discussion, c’est parce que les alternatives à la laine sont souvent des fibres synthétiques (issues de la pétrochimie / pas du tout écologiques / nécessitant des traitements chimiques toxiques et dangereux pour ceux qui les fabriquent), qui ne sont généralement pas aussi chaudes et qui ne durent pas aussi longtemps.

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On fait le point sur la laine

Tondre un mouton, ça ne parait pas bien méchant : on leur prend leur poils certes, mais on ne les tue pas. Il y a pourtant des choses que l’on ne voit pas :

  • Les modifications génétiques : pour que les moutons produisent plus de laine ! Business is business baby ! Ce surplus de laine aboutit parfois à la mort de l’animal à cause de la chaleur, mais retient aussi l’humidité et l’urine, ce qui attire les mouches qui viennent y pondre leurs oeufs (ce qui rend le mouton malade).
  • Le mulesing : c’est une opération cruelle et douloureuse que l’on inflige aux moutons. Elle consiste à leur couper la queue + une grosse partie de la peau autour de la queue avec des cisailles. Le but : réduire l’incidence de la myase, la maladie provoquée par la présence de larves de mouches citées plus haut, très répandue en Australie (principal producteur de laine).
  • La castration : les jeunes mâles sont castrés à vif.
  • La tonte : les moutons sont tondus au moment où ils ont le plus de laine, c’est à dire au moment où ils ont besoin de se protéger du froid. Sans leur manteau d’hiver, beaucoup finissent par mourir de froid. Evidemment, au moment de la tonde, les ouvriers se préoccupent plus de leur productivité que du bien-être animal.
  • Le transport : quand la production de laine d’un mouton n’est plus suffisamment rentable, on les envoie à l’abattoir. Ils sont souvent envoyés de l’Australie vers le Moyen-Orient ou l’Afrique du Nord, par bateau. Le voyage, pendant lequel les animaux sont entassés les uns sur les autres sans eau, sans nourriture et sans aucune aération, dure des semaines, voire des mois. Le taux de mortalité est très élevé.
  • L’abattoir : je ne vais pas vous faire un dessin … Il ne reste à prier pour que ces pauvres moutons ne tombent pas sur un abattoir halal où l’étourdissement est interdit : ils doivent être conscient au moment où on leur tranche la gorge …

Pour en savoir plus, Antigone XXI a abordé ce sujet très en détails dans son article « Touche pas à ma laine ».

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Et avec ça, tu veux toujours acheter de la laine ??

Bien entendu, je ne veux surtout pas contribuer à ce business dramatique autour de la laine.

C’est pourquoi j’ai mené ma petite enquête chez Hircus, une marque de pulls en cachemire que j’aime beaucoup pour les valeurs qu’elle véhicule. Je voulais m’assurer que je ne me trompais pas en pensant que j’achetais des vêtements en laine produits de manière éthique, sans engendrer de souffrance animale.

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Dans les coulisses des pulls en cachemire Hircus

Hircus, c’est une petite marque de pulls en cachemire créée par deux amis de longue date : Jean-Nicolas et Louis-Erard.

Après le lycée, l’un est parti en école d’ingénieur et l’autre en école de commerce mais ils ne se sont jamais perdus de vue.

Puis, ensemble, ils ont créé Hircus après avoir remarqué que le marché du cachemire avait besoin d’un petit coup de neuf. Quand je leur ai demandé leurs marques préférées, ils m’ont confié que ce sont les jeunes marques qu’ils ont eu l’occasion de rencontrer dans leur parcours qui leur parlent le plus et non les grandes chaines ou groupes textiles.

Hircus, c’est aussi une toute petite équipe (6 personnes) qui est multi-fonctions avec plein de challenges à relever, notamment celui de se développer petit à petit sans aller trop vite pour ne pas exploser en plein vol. Après deux ans d’existence et l’ouverture d’une deuxième boutique dans le 10ème, ils espèrent continuer à ouvrir de nouveaux points de vente. Leur but reste de devenir la marque de référence dans le cachemire et d’être présent un peu partout en France (et pourquoi pas aller s’essayer à l’étranger). C’est tout ce que je leur souhaite !

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Les conseils d’Hircus pour ceux qui veulent s’habiller de manière plus éthique et responsable

« Je pense qu’il est très important de consommer intelligemment et de se renseigner sur les marques qu’on achète. Il ne faut surtout pas se fier uniquement au prix ou se dire qu’on fait une bonne affaire car un produit est en soldes par exemple.

On assiste aujourd’hui à un changement profond de la mode et les gens prennent de plus en plus conscience des réalités de ce secteur. De plus en plus de marques se lancent en proposant des concepts novateurs, plus éthiques, plus transparents et le consommateur a vraiment tout à y gagner !

J’encourage vraiment chacun à se renseigner sur ce qu’il achète et à ne pas se fier aux idées reçues ».

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Bon et ce cachemire, d’où il vient ?

Les chèvres qui fournissent le cachemire à Hircus sont élevées en liberté toute l’année, dans des pâturages, et se nourrissent uniquement de l’herbe qui s’y trouve. C’est seulement en plein hiver quand les températures peuvent être extrêmement froides et donc dangereuses pour leur vie que les éleveurs peuvent décider de les mettre dans des enclos à ciel ouvert pour pouvoir les surveiller et les nourrir.

Il faut savoir que ces élevages de chèvres restent à taille « humaine ». En général, les éleveurs possèdent quelques dizaines de chèvres pas plus. Il n’y a pas d’élevage industrialisés avec des milliers de chèvres élevées dans des hangars.

Pour pouvoir produire suffisamment de pulls dans chaque collection, 10 chèvres ne suffisent bien évidemment pas, c’est pourquoi ils travaillent avec plusieurs petits éleveurs de quelques dizaines de chèvres, tous situés dans la même région, localisés dans le désert de Gobi, principale région productrice de cachemire car c’est la-bas qu’on trouve les bonnes conditions climatiques favorables à un bon cachemire (des hivers très froids mais secs).

Dans ces élevages, pas de mulesing : ça va vraiment à l’encontre de la manière dont Jean-Nicolas et Louis-Erard veulent travailler. Les mâles ne sont jamais castrés pour permettre la reproduction des chèvres et donc l’agrandissement du troupeau. Quand les chèvres ne fabriquent plus de cachemire ou qu’elles sont trop vieilles, elles restent avec le reste de l’élevage. Les petits sont élevés avec le reste du troupeau, en pâturages durant toute l’année et parfois en enclos ouvert pour les surveiller quand les températures deviennent extrêmes.

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Comment se fait la récolte du cachemire ?

Chez Hircus, le cachemire est récolté uniquement au début du printemps, quand les chèvres muent naturellement. Il y a donc une unique récolte par an. Certaines marques préfèrent récolter le cachemire en plein hiver pour que les chèvres aient à reproduire du cachemire pour se protéger du froid. Cela permet ainsi aux marques d’obtenir deux récoltes par an, une au milieu de l’hiver, la seconde à la fin. En revanche en faisant cela on prive les chèvres du cachemire qui les protège du froid et on obtient en plus un poil de moins bonne qualité. Jean-Nicolas et Louis-Erard sont totalement opposés à ce procédé et préfèrent respecter les chèvres et récupérer un cachemire de qualité quand celles-ci muent naturellement car les températures remontent.

De plus, chez Hircus, il n’y a pas de tonte ! Le cachemire est récupéré en peignant les chèvres et non en les tondant. Cela est beaucoup plus long et donc plus couteux mais encore une fois cela est meilleur pour la chèvre car il ne vient avec le peignage que le cachemire qui s’est détaché du corps de la chèvre et reste celui qui ne s’est pas encore détaché. Cela permet donc de respecter la mue naturelle de la chèvre en récoltant petit à petit le cachemire, quand celui-ci se détache naturellement du corps de la chèvre lors de sa mue.

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Moralité : Je boycotte totalement la laine chez H&M, Zara et toutes ces grandes enseignes qui n’ont que le profit en tête. En revanche, des choses bien peuvent-être faites même en laine car il est possible de rester éthique et de respecter les animaux. C’est pourquoi j’essaie de soutenir de petits entrepreneurs comme Jean-Nicolas et Louis-Erard qui portent des valeurs en lesquelles je crois et je choisis des vêtements qui ont été produits de manière éthique avec de la laine qui vient de moutons qui sont chouchoutés et qui peuvent gambader en extérieur en toute liberté.

Notons tout de même que cela reste un ou deux achats en laine par an, car une fois qu’on a investi dans une jolie pièce, elle dure des années !

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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Cet article a 28 commentaires

  1. C’est super !! Bon je n’ai de toute façon pas de pulls en laine/cachemire parce que je trouve ça cehr et que surtout tous ceux que j’ai eu je les ai flingués en machine… donc ça ne me concerne pas trop mais je trouve l’idée géniale. Je ne fais pas partie des vegans qui pensent qu’ils faut totalement abollir « l’exploitation » animale, clairement ces chèvres ne sont pas exploitées au contraire on en prend soin. J’espère que de nombreuses initiatives de ce style vont continuer de fleurir 🙂

    1. marie

      Merci pour ton retour Leslie 🙂
      Passe un beau dimanche !

    2. Anne

      Bonjour
      Super, je vais me fournir ici, j’aurai moins mauvaise conscience, le problème est que vous ne faites pas de taille XL. Dommage 😔

  2. Anne-So

    Super article, merci beaucoup j’ai appris plein de choses et je crois que je vais craquer pour un de leur pull cet hiver ! Je suis vraiment dans une démarche d’acheter moins mais mieux et tes articles aident beaucoup pour ça 🙂 <3

    1. marie

      Tu seras pas déçue Anne-So 😉 Ils sont vraiment quali et ils tiennent bien chaud !

      1. sarah bogonski

        super article, çela répond à beaucoup de mes questions. Connais tu d’autres marques avec la meme ethique par hasard ca serait super. Merci beaucoup

  3. Élodie

    Coucou ! Merci pour cet article, c’est très intéressant de découvrir ce genre d’alternative.
    Depuis que j’ai pris conscience du sort des animaux dans l’industrie textile, je ne porte plus de laine, ni cuir, … bref si ça vient d’un animal, cela ne rentre pas dans mon dressing.
    Mais ici, vu qu’il s’agit de petits producteurs qui agissent en respect de l’animal, j’ai envie de dire, pourquoi pas ! C’est bien de soutenir ce genre d’initiative.
    Bonne journée !

    1. marie

      Je fonctionne comme toi Elodie mais parfois il y a des initiatives qui m’inspirent, c’est pourquoi je ne me mets pas trop de barrières 🙂
      Passe un bon week-end !

  4. Elodie

    Salut et merci pour cet article !
    Sais-tu ce qu’il advient des chevreaux dans ces petits élevage ? Je me pose tout de même la question, les petits qui naissent ne sont pas tous gardés, sinon le troupeau serait bien plus grand. Les femelles sont sûrement gardées pour servir de mères, mais les mâles…? Certes, un ou deux boucs peuvent rester avec le reste des chèvres dans le but de servir à la reproduction, mais les autres ? Bref, encore trop de points obscurs qui font que je ne porte RIEN d’animal, j’aurais trop peur de faire une erreur dans mes propres décisions éthiques.
    Néanmoins, je souligne l’effort de la marque !

    1. marie

      Coucou Elodie !
      Ce sont des petits troupeaux donc si, les chevreaux restent avec le reste de la famille 🙂 Je pense qu’il ne doit pas y avoir énormément de naissances par an étant donné la taille de l’élevage.
      Bises et bon dimanche !

    2. Claudine

      Je trouve aussi que certaines questions restent sans réponses et j’espère que cela s’éclairera dans le bon sens …. Merci en tout cas pour cette démarche qui élève …

  5. Louise Aimé

    Très intéressant cet article, merci beaucoup pour cet éclairage !

  6. Chloé

    Merci pour cet article c’est très intéressant. Je suis une grande fan du cachemire et je ne connaissais pas vraiment les impacts. J’irai faire un tour chez Hircus il y a une boutique juste à côté de chez moi.
    Belle journée à toi!
    http://lebazardechloe.fr

  7. Eléonora

    Bonjour,
    Merci beaucoup pour cet article qui tombe plus que bien !
    J’ai été atterrée de prendre conscience il y a quelques jours du traitement réservé aux lapins angora … Je suis peut-être très naïve mais depuis je me dis qu’il va falloir également que je revoie mes choix et que les matières « nobles » ne le sont peut-être pas autant que ça !
    J’adore tricoter (grand hobby des soirs d’hiver) et là encore je suis en pleine cogitation ! Je vais avoir du mal à acheter des pelotes pour leur douceur, la qualité de la laine sans m’imaginer la douleur potentielle qu’elle a engendrée ..
    Bref je suis un peu désorientée … et donc ton article tombe à pic !
    Merci beaucoup et bonne journée

    1. marie

      Coucou Eléonora !
      Oui c’est fou, on est loin de se douter des pratiques que cache l’industrie textile, en particulier en ce qui concerne la laine. C’est terrible 🙁

  8. Myrtille

    Je ne pensais pas qu’un tel mode de production éthique existait, c’est super !!! Néanmoins, il faut bien voir que ça reste une exception, et que les prix qui en découlent sont loin d’être accessibles à tout le monde 🙂 Donc pour ma part, je me contente pour l’instant de pulls en coton 🙂

  9. Marion

    (Oui, je m’octroie une petite pause plaisir sur ton joli blog ce matin, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas posée par ici pour flâner, découvrir, admirer…et ça fait du bien 🙂 ).

    Merci pour cet article passionnant à bien des égards:

    1) je me doutais bien que la production de laine, d’une manière générale, obéissait à des règles dictées par l’argent et non par l’éthique avec les conséquences que cela implique sur les moutons et

    2) la démarche d’Hircus prouve qu’il est possible de ne pas renoncer au plaisir (et au confort) d’un beau pull en laine sans pour autant sacrifier l’éthique. Et enfin

    3) à peine fini de te lire, et hop direct sur le site d’Hircus, leur collection est à tomber, vivement Noël 😀 <3 !!

    Belle journée Marie 🙂

  10. Lucie

    Ton article est super complet, ça donne envie de se lover dans un joli pull en cachemire. Je connaissais déjà la marque, mais j’ai encore plus envie de craquer maintenant !
    🙂

  11. Chawizz

    Je trouve cette démarche excellente.
    Même si ces éleveurs consomment les chèvres à un moment donné, il ne faut pas qu’on plaque nos critères occidentaux sur d’autres cultures plus rurales.
    Il y a encore des gens qui vivent selon un mode agricole, qui ont des élevages qu’ils utilisent pour leur consommation personnelle. C’est simplement différent et on a oublié tout cela. Le véganisme pour eux est un langage étranger, car cela ne correspond à rien de logique dans leur culture.
    Alors si, par nos achats, on les soutient, qu’on les aide à vivre et même, qu’on permet aux chèvres de vivre plus longtemps, je n’y vois que du vertueux.
    Merci pour tous ces détails. Mon prochain pull viendra de chez eux ou ne sera pas.

  12. Cyrielle

    Merci Marie d’avoir abordé cette question, car étant moi-même vegan je me posais la question sur beaucoup de procédés; tout en étant persuadée qu’il est possible d’élever certains animaux sans les exploiter et en respectant leur bien-être. Question notamment du miel par exemple qui revient souvent 🙂 Superbe article en tout cas j’ai été ravie de découvrir ces deux créateurs et leurs belles valeurs.

    1. marie

      Merci Cyrielle ! ? Contente que l’article t’ait plu ! A bientot !

  13. Vanessa

    Je partage bien ton avis sur la laine. Il est possible de produire une laine éthique et sans souffrance en restant dans les petites productions artisanales.
    Je développe justement un marque artisanale avec l’intention de produire ma laine et mes fibres sur le long terme. Ici j’ai déjà un éleveur, qui élève une race de mouton en voie de disparition pour la préserver, qui veut m’offrir sa laine en soutien de mon projet et je viens d’obtenir le soutien qui organisme qui va pouvoir héberger mon atelier.
    En parallèle, je développe aussi une gamme de vêtements plus street-wear et abordable en matière recyclées. Tu peux en voir plus ici : https://lechasduwarchais.wordpress.com
    et sur la laine, ici : https://rentreparentheses.wordpress.com/2017/03/19/carding-wool-and-spinning-clouds-carder-la-laine-et-filer-les-nuages/

    Bonne continuation.

  14. helene

    Merci pour vos articles passionnants.
    Savez vous ce qu il en est de la marque Ekyog?Les conditions d’élevage sont -elles respectueuses des animaux?Rien de précis n’est indiqué sur leur site..

  15. Mandy

    Merci beaucoup pour ce super article détaillé, qui me permet d’allier bien-être animal et matières naturelles, tout en gardant un style un minimum élégant. Je commençais à perdre un peu espoir avant de lire cet article, alors encore merci !

  16. Eloïse

    Bonjour

    Merci pour cet article très intéressant. Malheureusement quand je vais sur le site hircus il n y a rien d’écrit sur le bien être animal! Et aucun label « cruelty free ». J aurais volontiers acheter un pull mais nous n avons aucune garantie qu il n y a pas de souffrance animal car aucun engagement visible sur leur site (légalement ils ne s engagent pas).

  17. Pierre

    En quoi ça consiste cette soit disant laine éthique ?
    La seule « valeur ajoutée » de cette marque Hircus, c’est que certains de leurs produits sont labelisés « The good cashmere standard »… En quoi ça consiste ce label ? Vous avez tout le détail ici : https://thegoodcashmerestandard.org/wp-content/uploads/2021/04/The-Good-Cashmere-Standard-by-AbTF_v1.1_EN.pdf
    C’est ce que je considère comme un attrape gogo… Un label qui permet au consommateur qui veut se donner bonne conscience de continuer à acheter quand même de la souffrance animale, mais en se convainquant lui-même qu’il est engagé pour le bien être animal, bref le beurre et l’argent du beurre.

    Voici quelques critères au hasard, dans ce label de soi disant bien être animal :

    « All animals must be effectively stunned pre-slaughter using a method
    that causes instantaneous unconsciousness that lasts until death. »
    « If contract combers/shearers are used one person from the shearing team
    must be nominated to oversee goat welfare and to report any shearing
    injuries to the farmer. »
    « Goats should have their fibre removed with hand shears or electric clippers
    in preference to combing. »
    « If buck kids are to be castrated the permitted methods are:
    • Scalpel
    • Emasculator (burdizzo) »
    « If buck kids are to be castrated pain relief should be used. » (Ah super, on peut castrer les mâles sans anesthésie, au scalepl ou à la pince, pas de soucis, mais bon un petit doliprane et ça va bien …)
    Les chèvres doivent avoir un accès à l’extérieur en permanent … Ah super … Mais à quel espace au fait ? C’est contenu dans le paragraphe 3 « Outdoor living » : 2,5 m²

    Bref bien loin de la petite exploitation qui compte 10 chèvres qui gambadent joyeusement dans les prés que tente de se donner cette marque.

    Il faut comprendre qu’il y a un véritable business de piegage à bobo, sous couvert de toutes ces appelations « responsable » … pas que pour la laine, pour bien d’autres choses aussi. Le schéma est toujours plus ou moins le même : des parisiens, qui « imaginent » les choses en France, qui adoptent une norme qui est certes un « à peine mieux » que les standards de l’industrie bas de gamme (par rapport au pire, pas compliqué de faire mieux). Puis qui vont faire produire à bas coûts dans des pays étrangers.
    Au final on se retrouve avec des produits « à peine mieux » que la normale (comprendre toujours de la souffrance animale, mais « un peu moins », donc on se dit « responsable »), vendus 2 fois plus cher à des bobos pigeons qui sont contents de se donner bonne conscience et ont l’argent à gaspiller pour. Au bout d’un moment il faut arrêter de se voiler la face avec ce genre d’articles.

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